Aurélien a rejoint l’IRT SystemX en 2013 pour réaliser une thèse dédiée à l’optimisation d’un système d’autopartage one-way avec véhicules électriques. Il revient sur son doctorat effectué au sein du projet MIC (Modélisation – Interopérabilité – Coopération) et encadré par l’Université Pierre et Marie Curie et Renault.
Quel est le sujet de votre thèse ?
Ma thèse traite de la conception des systèmes en autopartage, du point de vue d’un opérateur. Concrètement, trois aspects ont été développés au sein de mes travaux, en lien avec l’équipe du projet MIC.
Tout d’abord, l’aspect du dimensionnement optimal. Un service d’autopartage souhaitant s’implanter aujourd’hui dans une agglomération devra être en mesure de répondre à de nombreuses questions : Comment déterminer la taille des stations à implanter ? Combien de véhicules faut-t-il mettre en place et comment les répartir dans le système ? Quelles stratégies de relocalisation de véhicules faut-t-il opérer dans la journée ? Nous avons donc dans un premier temps proposé et évalué des modèles mathématiques permettant de répondre à toutes ces questions, avec pour objectif de maximiser l’efficacité globale du système (satisfaire le plus de demandes possibles).
Le deuxième aspect important de mes travaux porte plus spécifiquement sur la localisation des stations. Nous avons imaginé qu’avant même de construire un système en autopartage, nous pourrions identifier des sites potentiels d’exploitation. En fait c’est souvent comme cela en France, les exploitants n’ont pas vraiment le choix. Il s’agit donc ensuite de sélectionner le sous-ensemble de stations le plus pertinent permettant d’assurer la meilleure qualité de service. Pour cela, nous basons notre analyse sur une estimation a priori de la demande potentielle en autopartage. Elle provient soit d’un générateur aléatoire développé au cours des travaux, soit d’un calcul de simulation effectué par d’autres partenaires du projet MIC (Artelys et The CoSMo Company).
Enfin, nous nous sommes intéressés à la prise en compte des véhicules électriques (contraintes d’autonomie liées à la capacité limitée des batteries) et de la puissance de charge des bornes en station. Les problématiques abordées tentaient de répondre aux questions suivantes : les capacités actuelles des batteries sont-elles correctement dimensionnées face à l’usage des véhicules dans ce contexte d’autopartage ? La puissance de charge en station joue-t-elle un rôle prépondérant dans le dimensionnement global du système ? Nous avons répondu à ces questions en proposant un autre formalisme tenant compte de ces aspects liés à l’énergie. Nous avons notamment découvert qu’aujourd’hui, pour des systèmes existants, les capacités de batterie sont surdimensionnées. Les systèmes d’autopartage existants fonctionneraient parfaitement avec des batteries deux fois plus petites ; de quoi alimenter les réflexions autour des Smart Cities et des sujets autour de la conception intelligente des villes !
Que retenez-vous de votre doctorat ?
J’ai été séduit par l’environnement de travail proposé par SystemX, et plus particulièrement ses aspects humains. L’IRT m’a offert une vue académique sur mon travail grâce aux échanges avec les autres doctorants et ingénieurs de recherche. Nous présentions régulièrement nos travaux au cours des réunions hebdomadaires ou d’événements ouverts au public (Future@SystemX, MIC@SystemX, etc.). L’équipe projet et les visiteurs nous retournaient des points de vue extrêmement enrichissants.
Pouvez-vous nous parler de votre meilleur souvenir à SystemX ?
D’un point de vue projet, je retiens surtout un groupe d’événements : sorties offsite chez les partenaires industriels tels que Renault, Alstom ou la SNCF, ou bien dans des lieux tels que le Proto 204. Tous ces moments au cours desquels le projet sort de son environnement quotidien permet à ses membres de travailler autrement, et offre une ouverture de réflexion très appréciable.
Quels sont vos projets pour la suite ?
Pour l’année à venir, mes projets seront exclusivement personnels : je souhaite rejoindre le Népal, à vélo, depuis la France. À mon retour, j’ai l’intention d’aller m’installer près des Alpes. Concernant mon avenir professionnel, je réfléchis encore ; en effet, une activité liant recherche et informatique me conviendrait parfaitement. Mais je dois garder une part d’incertitude, sans laquelle le voyage perdrait certainement toute sa saveur !
En savoir plus sur Aurélien Carlier
Sujet de thèse : « Optimisation d’un écosystème de transport multimodal pour les grandes agglomérations urbaines » (Renault/Université Pierre et Marie Curie, Laboratoire d’Informatique de Paris 6 – LIP6).
Projet R&D : MIC (Modélisation – Interopérabilité – Coopération)
Diplôme : Titulaire d’un diplôme de Master 2 en recherche opérationnelle (Université catholique de l’Ouest – IMA, Institut de Mathématiques Appliqués)