Daniel Augot, Directeur de Recherche chez Inria, a animé un Seminar@SystemX le 21 décembre sur le thème « Fonctions de hachage et blockchains ».
Résumé
La preuve de travail (proof-of-work) est une manière robuste de permettre une élection du validateur du bloc courant dans les blockchains sans autorisations (permissionless). Dans Bitcoin a été choisie la fonction de hachage SHA256, « prise sur étagère », et une course à la puissance s’en est suivie, avec du matériel de plus en plus spécailisé pour miner (CPU, GPU, FPGA, ASIC), à l’encontre de la vision décentralisatrice des origines. Litecoin est une blockchain assez ancienne, qui utilise une autre fonction de hachage censée être résistante à l’optimisation matérielle. Ethereum a conçu sa propre fonction de hachae, zcash utilise equihash, iota a conçu une fonction qui a été « cassée », etc. Dans ce exposé, on étudiera ces fonctions, et les différents choix de fonction de hachage pour l’élection du mineur gagnant dans ces blockchain.
Biographie
Daniel Augot, agrégé de mathématiques, doctorant de l’université Pierre et Marie Curie, et habilité à diriger des recherches, est directeur de recherche INRIA responsable de l’équipe commune Grace avec le laboratoire de l’informatique de l’X. Il s’intéresse aux mathématiques discrètes appliquées à la cryptographie, notamment les codes correcteurs algébriques. Il est à l’origine de l’idée de la fonction de hachage à sécurité prouvée « FSB » https://en.wikipedia.org/wiki/Fast_syndrome-based_hash et a obtenu le prix du meilleur du papier à la conférence FSE2014 pour un usage de codes dans le chiffrement symétrique et les fonctions de hachage. Il s’intéresse aussi au codage distribué pour la cryptographie, notamment le Private Information Retrieval et les Proofs of Retrievability.